Né à Cholet, en 1991, originaire de Mauléon et habitant à Rosario, en Argentine depuis 2014. Il est photographe, écrivain et traducteur. Il est diplômé d’une formation universitaire en Gestion et
Maîtrise de l'Eau et en Coordination de Projets de Solidarité Internationale et Locale. Il s’est par la suite spécialisé dans la traduction pour les Organisations Non Gouvernementales, les
institutions européennes et internationales. En France, en Roumanie, au Sénégal, au Canada et en Argentine, il a travaillé pour diverses ONG engagées dans le domaine de l'environnement et du
social, avant de se former professionnellement à la photographie au sein de l'ARGRA – Association des reporters graphiques de la République argentine (Buenos Aires) et en assistant à différents
ateliers artistiques.
Son travail se fonde sur une photographie documentaire au long court, qui interroge le temps, l’espace et l’humain, dans un rapport sensible. Il se concentre sur le reportage social, pour tenter
de saisir les pulsions visibles ou cachées d’un territoire et de ceux qui l’habitent, en associant le scientifique au poétique par des médiums d'expression aussi variés que la photographie,
l’écriture, le dessin, la vidéo et la sculpture. Son premier projet, « Les orphelins du Poopó : récits d'un lac disparu », a fait l’objet de plusieurs expositions en France et en Argentine et a
donné lieu à un livre en 2019, publié par la maison d’édition argentine Listocalisto.
LES ORPHELINS DU POOPÓ
RECITS D’UN LAC DISPARU
Photographies et textes d'Émilien BUFFARD (France)
accompagnés d’un essai graphique d'Angie STRAPPA (Argentine)
La disparition du lac Poopó (autrefois le deuxième plus grand lac de Bolivie) au cours des deux dernières décennies représente bien plus qu'une autre catastrophe écologique. Son rétrécissement
progressif a eu de graves répercussions sur le climat régional, l'agriculture et les économies locales, ainsi que sur les populations. A bien des égards, son destin est une métaphore de nos
attitudes vis-à-vis de l'environnement et du conflit entre l'homme et la nature. Cette sélection de photographies d'Émilien BUFFARD, accompagnées d’un essai graphique de l’artiste plastique
argentine Angie STRAPPA, entend rendre compte de cette réalité et nourrir la réflexion qu'en tant qu'habitants de cette planète, notre seule demeure, nous devons continuer à explorer ces
questions.
Le travail documentaire proposé dans cette exposition visuelle explore l'héritage des orphelins du Poopó. Villages abandonnés. Migration forcée. Des bateaux attaqués par le temps. Des oiseaux qui
ne viennent plus. Le reflet de ses habitants qui s’efface.
Animés par le désir de retenir ce qui est voué à disparaître, de témoigner de l’absence, de mobiliser la photographie dans une imagination qui restitue à nouveau ce qui a été perdu, les auteurs
de cette chronique visuelle ont essayé de convertir en images la poésie des mots. Ceux des souvenirs de René, un ancien pêcheur du lac Poopó, qui n'abandonne pas ses mémoires face au défi de
s'incliner devant une réalité qui le confronte à accepter une nouvelle vie d'isolement, celle d'un individu séparé par la force de son environnement habituel.
Ces images, rehaussées par des graphismes en noir et blanc d'Angie STRAPPA, qui visent à combler un vide laissé par la disparition du lac, offrent une esquisse de la vie du Poopó, une fiction
pour explorer l'illusion, l'opposition et l'absence. Les rives qui s'éloignent constamment, la végétation qui disparaît et la faune qui s'enfuit, laissant derrière un désert de sable et de sel
qui reflète les souvenirs des pêcheurs, d'une beauté tragique à laquelle il est difficile d’échapper. Un jour, ce lac sur lequel ils sont nés n'existera que dans leur mémoire, comme un lieu
irréel.
Retrouvez l'intégralité de l'enquête dans le livre « Les orphelins du Poopó : récits d'un lac disparu » publié par la maison d'édition argentine LISTOCALISTO. Edition en espagnol et en français,
disponible sur emilienbuffard.com.